Nous avons été invités dans un cours d’anglais en classe de 6ème d’une durée de 2h. Une expérience à vivre !

Ils étaient une cinquantaine. Je n’ose pas imaginer le temps de correction ! Et cela rend les activités orales bien plus complexes. D’autant plus qu’il n’y a aucun média possible. Leur seul référent audio est leur professeur, ils n’ont donc probablement jamais entendu un document authentique comme nous l’impose l’Education Nationale aujourd’hui. Heureusement, la professeur avait un bon accent !

Dès le début du cours, le ciel était menaçant et on n’y voyait rien dans la classe qui n’avait pas l’électricité. Apparemment ça leur arrive de stopper tellement les conditions deviennent impossibles (entre le bruit de la pluie sur la tôle et le manque de lumière, ça ne doit pas être facile tous les jours!) D’ailleurs quand il s’est mis à pleuvoir intensément, les enfants ont déplacé leur lourde table pour ne pas être trempés.

Ils avaient deux cahiers : un brouillon (appelé exercice) et le cours. Par conséquent, lorsqu’ils avaient un exercice à faire, ils notaient leurs réponses dans le premier et après correction, ils devaient le réécrire au propre dans le cours. Et après c’est parti pour la répétition : point clé de l’apprentissage au Bénin. Mais avec le volume sonore à son maximum ! Il faut croire que les béninois aiment quand le son est fort ! En effet, nos oreilles ont été mises à rude épreuve pendant ces trois semaines. (Il faut savoir que lors du « pot » de funérailles où nous avons été, on nous a expliqué que les personnes les plus près des enceintes – saturées par le son précisons-le – étaient les invités les plus importants, sans compter les tam-tams qui déchirent le tympan…).

Mais revenons à notre cours d’anglais. Les élèves répètent avec une telle énergie que certains sont debout et clament haut et fort le texte. La répétition est longue mais pour autant la professeur réussit à garder l’attention des cinquante élèves. Il faut dire qu’elle fait preuve d’énergie et est pleine de ressources ! Bien évidemment la musique étant un incontournable dans le quotidien des béninois, il fallait passer par la chanson ! Et comme à chaque fois, dès qu’il y a du chant, ils se mettent à danser, et en un instant, le cours se transforme en piste de danse !

Quand tout à coup, une personne infirme arrive dans la classe et s’adresse aux enfants dans leur langue (le goun), la professeur nous a expliqué qu’il mendiait auprès des élèves, c’est ainsi que certains se sont levés pour leur donner une piécette, reste de leur argent du goûter. C’est apparemment toléré par le directeur …

Ces deux heures m’ont encore une fois rappelé que mes conditions étaient un luxe : demi groupe pour certaines classes, ordinateur et vidéo projecteur dans toutes nos salles, accès à maintes ressources à tout moment tant dans la préparation du cours que dans la spontanéité en cours et bien évidemment l’électricité sans quoi nous serions bien démunis ! C’est tellement la base et facile d’accès qu’on peut en abuser. Mais n’oublions pas que nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne …

One thought on “Un cours d’anglais béninois.

  1. Merci pour votre retour d’expérience ! C’est vrai que nous ne sommes pas toujours conscients de la chance que nous avons en France ! Cela fait du bien de nous le rappeler ! Nos enfants reviendront grandis de cette belle aventure !

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